“L’Afpa découvre la concurrence : un choc culturel”
Publié sur le republicain-lorrain.fr le 02/02/2013
Patrick Van Keirsbilck succède à Daniel Quennemet à la direction de l’Afpa Lorraine, l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes, créée il y a 60 ans. Diplômé de psychologie sociale, il est entré à l’Afpa en 1993. En Lorraine, l’Afpa emploie 450 personnes, dont 300 formateurs pour un budget de 36 M€. Elle forme chaque année 160 000 personnes en France, soit plus de 10 000 en Lorraine sur ses 11 campus de proximité. Le taux de réussite au titre professionnel (le diplôme) est de 77 %, le taux d’accès à l’emploi de 63,2 % dans les six mois suivant la formation. Cette belle carte de visite masque néanmoins un bouleversement depuis l’entrée, en 2010, de l’Afpa dans le champ concurrentiel du marché de la formation. « Un véritable choc culturel pour notre organisation », reconnaît Patrick Van Keirsbilck. L’Afpa découvre les appels d’offres, doit aligner ses prix face à des concurrents, perd des marchés. L’association doit se muer en entreprise complètement engagée dans le champ économique. Une mue difficile qui a quelque peu déséquilibré l’édifice sur le plan financier.
Refondation
Le nouveau président national de l’Afpa, Yves Barou, vient de fixer un cap. Un plan de refondation avec, pour le directeur régional, une lettre de mission claire. « Il s’agit de donner un nouvel élan à l’Afpa, en valorisant son utilité sociale, son ancrage dans le monde de l’économie solidaire de l’entreprise. On ne manque pas d’atouts pour y parvenir », assure le directeur. L’association vient d’être confortée par l’engagement financier de l’Etat, qui va la doter de fonds propres à hauteur de 220 M€ sur la période 2013-2017. « Nous avons une mission de service public pour favoriser le retour à l’emploi. La formation professionnelle est un levier clé pour l’économie et pour la compétitivité des territoires. Et nous saurons apporter notre savoir-faire dans cette bataille », souligne le nouveau patron de l’Afpa Lorraine. Faut-il le rappeler, mais l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes est un acteur majeur de l’alternance, du développement de l’apprentissage. Le directeur propose déjà des priorités. « Nous allons mettre en œuvre un modèle pédagogique rénové et basé sur les apprentissages en situation de travail. L’organisation sera plus simple et plus réactive, afin de mieux répondre aux besoins exprimés des partenaires institutionnels, économiques, sociaux. » Yves Barou vient d’installer un conseil scientifique, dont la vocation sera justement « de retrouver une dynamique d’innovation dans le modèle pédagogique de l’Afpa. »
Une offre diversifiée
Parmi les atouts de l’Afpa Lorraine, on retrouve les centres de proximité dédiés à des spécialités. Celui du BTP, à Faulquemont, bien équipé, jouxte celui de Metz pour la plateforme béton, le génie thermique et la maintenance industrielle. Celui de Remiremont met en avant son pôle bois, électronique, informatique et à Nancy se développe la formation pour le photovoltaïque, la relation clients à distance, la distribution. A Thionville-Yutz, on peut se former à la logistique. Le transport est un secteur dans lequel l’Afpa vient de rater un appel d’offres du conseil régional. « L’Afpa dispose, dans ces centres, de locaux d’hébergement, de cantines, d’espaces socio-éducatifs qui apportent un indéniable plus à notre offre de service déjà très diversifiée », conclut le nouvel homme fort de l’Afpa Lorraine.
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5 février 2013 9:37