Versant SUD avril 2013 : au théâtre ce soir…
L’AFPA , c’est comme une bonne pièce de boulevard : à chaque instant, il se passe quelque chose : il y a des espoirs qui naissent puis meurent, des portes qui claquent, des huis clos, des rumeurs, des révélations fracassantes, des pétages de plomb, des compromissions et des trahisons….mais le théâtre , à la longue, ça fatigue le public…
Ainsi d’aucuns découvrent en mars, effarés, que l’ancien DG, Caïla, émarge toujours grassement à l’AFPA ( c’est Sud qui a levé le lièvre en tout début d’année en constatant que sur la liste des effectifs il y avait un DG fin 2012, alors que Caïla était parti depuis juillet et que le nouveau n’était là que depuis le 1er janvier 2013 ), la direction générale pressée par Sud , a fini par reconnaitre que Caïla allait continuer à être payé jusqu’en janvier 2014, son mandat courant toujours jusque-là…s’il renonçait à ses 15 000€ mensuels à l’AFPA, il devrait se contenter des modestes 5 000€ que son emploi actuel lui rapporte, son employeur n’étant autre que la Caisse des dépôts et consignation, un des banquiers de l’AFPA…
La dignité a donc un coût : 10 000 euros mensuel ! et elle ne passe même pas par le remboursement des abus passés…trop facile…
L’autre scénette qui a occupé pas mal de monde début d’année, c’est la procédure au tribunal de grande d’Instance de Bobigny… Alors qu’il fut bien difficile d’en connaitre la nature, le motif, les dates et les acteurs, une procédure est pourtant bien en cours, tardivement confirmée par le président, pour trouver une conciliation avec les créanciers (assez nombreux) de l’AFPA. Hélas, à ce jour, fin avril, il n’y a toujours pas d’accord trouvé et la prochaine date d’audience est le 21 mai…
Ainsi l’annonce par le 1er ministre début janvier d’une manne de 230 millions d’euros à venir (110 en mai et le reste sur 3 ans, le tout sous conditions) n’a pas réussi à rassurer les banques. Voilà qui n’est pas rassurant ! et ce ne sont pas les comptes de début 2013 qui vont leur faire plaisir…
Car si le plan de refondation a séduit bien du monde sur le papier, quitte à donner un blanc-seing au président Barou -pas Sud qui, tout comme pour le plan stratégique – n’a pas donné son aval- dans les chiffres, le compte n’y est pas…
Partout, c’est une baisse de l’activité qui est constatée…les directeurs régionaux ne savent plus trop quoi faire et certains pétent les plombs : le DR Lorraine accuse le personnel, le DR IDF annonce, dépité, 350 000 heures de retard sur les 3 premiers mois de l’année…
Pour l’AFPA nationalement, on parle de -10% d’activité sur les 3 premiers mois de 2013, par rapport à 2012, qui fut l’année du déficit record de 75 millions d’euros…
Le plan de refondation, belle façade surtout destinée aux financeurs éventuels – dixit le président lui-même, prévoit en 2013, 50 millions de déficit. Comme l’a dit le président il y a peu, ‘si on va au delà, c’est la catastrophe et plus personne ne nous fera confiance’ !
Sudfpa l’a pointé dès la présentation du plan : et l’activité dans tout cela ? aucun engagement de l’état en la matière (c’est ce que nous réclamions), ni des régions Reste à aller chercher de nouveaux marchés avec les dents…car avoir des fonds c’est bien, mais si l’activité ne revient pas dans les centres, on est cuit ! Le président, devant les organisations syndicales le 15 avril, a bien reconnu que les centres étaient ‘loin d’être pleins comme des œufs’ ! Il a aussi reconnu qu’on n’avait QUE un peu plus d’un mois d’avance en trésorerie pour les salaires…Décidément il y a aussi du suspense dans ce théâtre !
Quant au directeur général en place, Hervé Estampes, sa mission c’est ‘semer de l’optimisme’ partout où il passe: il fourmille d’idées, plus ou moins sympas : on pourrait devenir des acteurs importants dans l’illettrisme, l’apprentissage (un jour, on nous versera peut être la taxe d’apprentissage’, a-t-il déclaré ! on peut rêver) ,ou encore à l’international. Cela dit, il reconnait lui-même ne pas s’y connaitre en pédagogie, donc le ‘comment on fait’ ce n’est pas son truc…dommage…
Son souci (et sa grande expérience) c’est la traque aux coûts inutiles: là il dit franco qu’on n’a pas assez donné dans ce sport à l’AFPA…envolées les promesses du président de donner des moyens aux centres ; pour le DG, on a trop de charges…C’est vrai qu’on a 2 directeurs généraux ! Mais aussi beaucoup de ‘chargés de missions’ (quelles missions ? pour la plupart cela reste un mystère…), beaucoup de classe 14 et au dessus….
Et Sudfpa ne peut que constater avec d’autres, que sur le terrain, les mauvaises habitudes perdurent (normal, on a globalement repris les mêmes) : toujours copinage et compagnie et des fois il y a même cumul avec incompétence et cher payé….
Le président annonce à nouveau la relance du dispositif itinérant et concomitamment la réduction des CDD et de l’interim….et il souhaite ‘bourrer’ les formations, selon sa propre expression…encore faut il avoir les stagiaires et le financement qui va avec !
En Auvergne, les chiffres ne sont pas terribles non plus…. le déficit pour 2012 uniquement d’AFPA Transition Auvergne se monte tout de même à – 480 000 euros pour 35 salariés en CDI et CDI de chantier (ils sont 14 en Ile de France !) plus d’un en est tombé de sa chaise et il y a de quoi…si tout est géré comme ça…
L’AFPA Auvergne en 2012, par rapport à 2011, a perdu 15,6% en HTS et 11% en chiffre d’affaires. La chute sera-t-elle enrayée en 2013 ? aucun signe ne semble l’indiquer ; reste à aller chercher de nouveaux marchés, en comptant notamment sur le service développement….Tout un programme…
Reste plus qu’à espérer que la chute de la pièce sera bonne…….. A SUIVRE…
30 avril 2013 3:05