Mascarade au centre de Paris
Petit compte-rendu de l’intervention du directeur de l’ingénierie et des formations à Paris.
Voici le mail que l’ensemble du personnel du centre de Paris a reçu le 26 mars 2014 du Directeur du centre :
« Jeudi 10 avril à 8h30, le Directeur de l’ingénierie et des formations Ile de France, animera une réunion consacrée à la nouvelle offre.
Cette réunion aura lieu en AGORA. Elle durera environ 1h 30.
Merci de votre présence ! »
Tout d’abord, à la question de l’heure très inadaptée, à 8 h 30 c’est le lancement des objectifs de formation de la journée pour les groupes en formation (est-ce bien encore notre activité ?) sans parler des personnels des fonctions supports qui commencent parfois plus tard, le directeur de l’ « i et des f » rétorque qu’il n’a pas « engueulé » les retardataires.
Aussitôt le personnel très réactif ce jour là (ou très énervé ?) lui a demandé s’il était bien nécessaire d’assister à la réunion pour les informations qu’il est supposé dispenser ou pour éviter les « engueulades ».
Ensuite, il a annoncé la diffusion d’une série de « slide », le mot « diapositives » ne serait-il plus en usage ? Ces slides ont défilé à très grande vitesse, sans arrêt et sans commentaire. Pas le temps de tout lire. Là encore, il lui a été demandé s’il pensait que le personnel avait un intérêt quelconque à essayer de lire tout le contenu car c’était impossible de tout capter.
On ferait ça devant un groupe de stagiaires, on se ferait vite jeter. Réponse très confuse.
Le directeur de l’ « i et des f » commence alors sa présentation de la nouvelle offre, conforme à l’annonce de Barou. Il s’agit de découper encore et encore nos produits de formation en modules courts afin de répondre à d’hypothétiques besoins d’hypothétiques entreprises privées.
Depuis des années, notamment en IDF, l’Afpa n’arrive à quasiment rien avec le secteur privé.
De plus, dixit le directeur, il s’agit d’adapter notre offre de formation au cadre du futur CPF, lequel remplacera le DIF en janvier 2015 et permettra aux salariés de capitaliser en 9 ans, 150 h minimum de formation (plus si accords internes plus favorables).
Et bla, bla, bla … sur nécessité économique, sur adaptation de l’afpa aux nouveaux enjeux.. et bla bla.
Mais un auditeur pas passif lui demande ce qu’il en est de l’apprentissage d’un métier aux stagiaires, de l’acquisition de savoirs, savoirs être et savoirs faire professionnels et des besoins des individus nécessitant ou demandeur de formation.
Réponse du directeur : ben, heu, environnement économique, heu, métier ? Formations actuellement trop longues heu, passons à la suite.
L’auditeur pas passif, insiste : vous dites que vous avez décidé de débuter cet « émiettage » dès le 1er juin en IDF. Concrètement, pour Paris, ça signifie quoi ?
Réponse du directeur: rien dans l’immédiat
A ce moment, environ 1 bon tiers de l’assistance se lève et s’en va.
Le directeur du centre, devant ce désastre, essaye de rattraper le coup en déclarant que dès juin, si l’effectif d’un groupe n’est pas complet, il sera lancée une offre pour intégrer 1 ou plusieurs stagiaires, après vérification des acquis.
Le directeur de l’ « i et des f » , rasséréné, reprend la parole pour expliquer que grosso modo, le problème pour l’Afpa, est le manque de lisibilité, à l’extérieur personne ne sait quelles sont les places disponibles et quel est le timing des déroulés pédagogiques, les formateurs ne le font pas et nos systèmes informatiques n’affichent rien d’autre que les formations longues.
Tollé des rescapés de l’assistance : « mais bien sûr que si, les formateurs savent parfaitement comment et quand les apprentissages, les modules, les certifications se déroulent, quasiment au jour prêt. »
« C’est VOTRE PROBLEME si vous n’arrivez pas à afficher une offre détaillée sur le catalogue Afpa, ce n’est pas la peine de nous réunir pour régler VOTRE PROBLEME. »
« Si vous aviez pris la peine de travailler votre émiettage avec les formateurs, vous le sauriez, c’est lamentable d’entendre de telles inepties de la part d’un directeur régional des formations. »
Réponse du directeur, les pieds de plus en plus dans les gros plis du tapis : « oui oui, je sais, on a été pris par le temps, j’ai prévu d’organiser des forums avec les formateurs, dès le mois de juin. »
L’auditoire : « après le démarrage des la modularisation prévue par vous ? quelles seront les conséquences ? « Rien, c’est à supposer, puisque tout est bouclé.
Sans au revoir ni merci les quelques personnes encore présentes se sont levées et sont parties bosser, non sans avoir clairement dit que maintenant, c’en était trop et qu’on n’avait plus de temps à perdre. Les stagiaires sont encore là mais les entreprises privées pas encore, que c’était vraiment mal barré pour l’avenir.
Conclusion : intervention pitoyable, pas convaincante et de l’avis de beaucoup, le directeur de l’ingénierie et des formations lui-même n’y croyait pas.
Il faut arrêter cette mascarade
18 avril 2014 1:22