CA du 4 décembre 2014 : 1) un président qui n’est pas venu à l’AFPA pour ses salariés 2) la présence de Michel de Virville
Les élus sont arrivés en intersyndicale vers 14 h au centre AFPA de Paris Reuilly, où se tenait le Conseil d’Administration.
Un message des 2 représentants du personnel au CA arrive : un conseiller de la cour des comptes participe au conseil et son intervention devrait durer 30 minutes….”Patientez un peu”.
L’intersyndicale s’impatiente, envahit le bâtiment et gagne le 6ème étage.
Les 2 représentants du personnel sortent tour à tour de la réunion pour informer la centaine d’élus que le conseil est cette fois en ligne avec le commissaire aux comptes de l’AFPA, en déplacement à New York…
(Décidemment après un CA avec le président Barou au Pérou (sic !), il y a le commissaire aux comptes à New York. Qui paye la communication ?)
Les élus décident d’envahir la pièce du conseil d’administration : une trentaine d’élus s’engouffrent dans la pièce, les portes restent ouvertes, tous les élus peuvent écouter les déclarations et les échanges :
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un élu lit la déclaration intersyndicale
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puis de nombreux élus dénoncent pêle-mêle les conditions de travail, la baisse de la qualité, le gel des salaires, le nombre de managers, les emplois d’appui qui disparaissent, la réduction de la durée des parcours, la fermeture des centres, la mobilité forcée et la GPEC…
Le président Barou entouré du directeur de la stratégie, du directeur financier et de 2 administrateurs use en réponse des mêmes arguments que lors du CCE : « nous sommes dans le même bateau », « nous visons les mêmes objectifs », « il y a le financement et l’immobilier mais surtout il y a l’activité », « nous aurons les réponses de l’Etat fin mars 2015».
Pour couper court aux revendications, le président finit par dire « Je ne suis pas venu à l’AFPA pour les salariés de l’AFPA ».
Il est venu à l’AFPA pour les demandeurs d’emploi, pour l’UTILITE SOCIALE, qu’on se le dise. Les salariés sont priés de continuer à souffrir en silence pour ne pas déranger le président qui travaille pour l’emploi, lui !
A ce sujet, le « conseiller de la cour des comptes » pour l’intervention duquel les élus ont dû patienter s’appelle Michel de Virville :
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Michel de Virville faisait partie du groupe de conseillers de la cour des comptes, auteur du rapport sur l’AFPA présenté début 2014 à la commission des affaires sociales de l’AFPA (Rapport d’information No 298 de M. Claude JEANNEROT, fait au nom de la commission des affaires sociales du Sénat)
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ce conseiller a un « beau » parcours, entre autres fonctions, voici ses principaux faits:
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Secrétaire général et DRH de chez Renault (10 ans)
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auteur en 2004 du rapport Virville intitulé « pour un code du travail plus efficace ». Voilà ce qu’en dit le journal « l’Humanité » : « M. Virville, qui a été successivement membre du cabinet de M. Barrot, lorsque celui-ci était ministre du Travail, puis d’Alain Juppé, est un spécialiste en détricotage du ” droit du travail “. Pensez donc ! C’est lui qui, comme directeur des relations humaines de Renault, annonçait froidement la fermeture de l’usine Renault Vilvorde, mettant 3 000 salariés sur le carreau... »
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Auteur également en 1996, d’un rapport intitulé « donner un nouvel élan à la formation professionnelle »…
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membre de la commission Attali sur la croissance (avec un tas de dérégulations bien néo-libérales)
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un temps, président de la commission des relations du travail et du travail du Medef,
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Le 31 janvier 2008, présenté par le Medef , il est nommé président de l’Unedic. Il devra en démissionner 2 mois plus tard pour avoir négocié une prime de départ de 1,5 Millions € pour le compte d’un dirigeant de l’UIMM, D Gautier-Sauvagnac (celui qui semble t-il distribuait des millions en liquide pour « fluidifier les relations sociales ») .
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puis…directeur du collège des Bernardins jusqu’en 2013 (extrait : « Des cours publics de l’École Cathédrale aux enseignements plus spécifiques de la Faculté Notre-Dame, le Collège des Bernardins accueille en son sein un centre de formation philosophique et théologique reconnu… »)
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de nouveau conseiller de la cour des comptes…
- chargé en novembre 2013 par le ministre du travail et la ministre de la santé d’un rapport sur le compte “pénibilité”… (voir Solidaires : Compte pénibilité l’arnaque se confirme)
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Est-il toujours conseiller de la Cour des Comptes ? Un décret de 2011 lui a permis de bénéficier d’une prolongation d’activité et d’un maintien d’activité jusqu’au 13 mai 2014.
Alors Michel de Virville est-il venu au conseil d’administration de l’AFPA du 4 décembre 2014 en tant que conseiller de la Cour des Comptes ? Le président Barou l’a-t-il présenté ainsi au conseil d’administration ? Ou bien est-il venu en tant que conseiller personnel du président Barou ?
Prendre conscience que ce conseiller au parcours si social a participé à la rédaction du rapport de la cour des Comptes de 2014 sur l’AFPA et qu’il pourrait continuer à conseiller le président Barou, ca fait craindre des décisions qui ne seront pas du tout en faveur des salariés !
A la fin de “l’échange” (il fallait bien reprendre New York qui insistait…), le président Barou a remercié les élus de leur mobilisation. Bientôt, il leur aurait commandé la prochaine manif !
PS le 08 12 2014 : Michel de Virville serait un nouvel membre du conseil d’administration de l’AFPA
4 décembre 2014 7:21