Loi El Khomri : un militant CGT qui manifestait poursuivi pour outrage
Joël Moreau, 69 ans, est accusé d’avoir “outragé” des CRS et le Premier ministre lors d’une manifestation à Mulhouse contre la réforme du droit du travail.
SUD FPA manifeste toutesa solidarité à ce militant.
Source AFP
Publié le – Modifié le | Le Point.fr
Un militant CGT a été interpellé lundi à Mulhouse (Haut-Rhin) lors d’une manifestation organisée en marge d’un déplacement de Manuel Valls, Emmanuel Macron et Myriam El Khomri, venus défendre le projet de réforme du Code du travail. Joël Moreau, 69 ans, un ancien responsable local de la CGT et ouvrier chez PSA, a passé la nuit en garde à vue et a été libéré mardi matin. Il est poursuivi pour « outrages à personnes dépositaires de l’autorité publique », en l’occurrence des gendarmes mobiles, des CRS et le Premier ministre, selon une source judiciaire.
Le militant a été interpellé alors qu’il participait à une manifestation organisée devant une agence de Pôle emploi à laquelle avaient pris part une centaine de personnes, a indiqué la CGT Métallurgie Alsace dans un communiqué. Il comparaîtra vendredi devant un juge du tribunal de Mulhouse dans le cadre d’une audience simple de plaider-coupable, c’est-à-dire sur reconnaissance préalable de culpabilité.
Selon la CGT alsacienne, le militant syndical est ressorti « très choqué » de sa garde à vue. « Il ne s’attendait pas à que cela prenne de telles proportions », a ajouté Amar Ladraa, un responsable de la CGT Métallurgie Alsace. « C’est une première. On n’a jamais vu un militant être arrêté alors qu’il n’y avait pas de faits de violences », a poursuivi M. Ladraa, en faisant part de son « incompréhension » dans ce dossier qui vise un syndicaliste expérimenté qui n’a jamais été condamné.
« Ce n’est pas acceptable »
Selon des témoignages rapportés par la CGT Métallurgie Alsace, Joël Moreau aurait « haussé la voix, dénoncé le projet de loi, les attaques contre les acquis sociaux » tout en restant « dans le cadre du discours syndical ». « On essaie d’apaiser dans ce climat pas évident de l’état d’urgence. Et on ne comprend pas pourquoi on essaie de nous désigner comme des casseurs et des voyous. Ce n’est pas acceptable », a dit M. Ladraa.
Selon le syndicat, le rassemblement de lundi était encadré par un « déploiement policier de très grande envergure », empêchant les participants de s’approcher de l’agence de Pôle emploi, « parqués pendant deux heures sur un parking à plusieurs centaines de mètres » du lieu prévu de la manifestation. Il appelle à un rassemblement vendredi matin devant le tribunal de Mulhouse « en solidarité » avec Joël Moreau.
26 février 2016 9:15