“Afpa : les syndicats de l’établissement demandent des engagements et une réécriture de l’ordonnance au Premier ministre”
Dépêche AEF http://www.aef.info/depeche/0216bf16-9f95-44bf-9303-27d8f615eac2/123622/da5d82553d5d0c869fb9479f711e16b4
par Christophe Marty
Les six organisations syndicales représentatives des personnels de l’Afpa viennent, le 10 octobre 2016, de solliciter le Premier ministre pour le rencontrer et être entendues sur l’avenir de l’opérateur de formation professionnelle. Elles souhaitent principalement obtenir des “engagements” de l’État quant au développement de l’activité de l’association dans les prochaines années, mais aussi des modifications du projet d’ordonnance encadrant l’activité du futur Epic qui va succéder à l’Afpa d’ici au 1er janvier 2017. Elles veulent que, dans le cadre de ce futur établissement public, “la formation et la qualification des demandeurs d’emploi soient expressément désignées comme la mission principale de l’Afpa”.
“Les organisations syndicales et les salariés de l’Afpa attendent les mesures et engagements qui permettraient la pérennisation du futur Epic national à des niveaux d’activité et de qualité de service comparables à ceux des années 2010 où l’Afpa recevait plus de 100 000 demandeurs par an”, indiquent les six organisations syndicales des personnels de l’Afpa dans un courrier commun adressé, lundi 10 octobre 2016 au Premier ministre.
La CGT, la CFDT, FO, SUD Solidaires, la CFTC et la CFE-CGC demandent à être reçues par Manuel Valls pour obtenir des engagements du Gouvernement sur deux sujets : la transformation de l’Afpa en Epic et le “développement de son activité”.
DEMANDES AU GOUVERNEMENT
Dans cette phase de finalisation de la transformation de l’Afpa en Epic (le CCE de l’organisme doit se prononcer le 26 octobre alors que le Conseil d’État examine les projets de décret et d’ordonnance le 13 octobre), les organisations syndicales se montrent très claires et formulent deux demandes précises au Premier ministre :
“des engagements sur les perspectives d’un développement de l’activité de l’Afpa, dans sa politique de lutte contre le chômage, pour un redressement productif et le développement économique durable et la transition écologique, notamment des certitudes quant à l’engagement pérenne de programmes nationaux de formation d’envergure” ;
“une réécriture de l’ordonnance afin que la formation et la qualification des demandeurs d’emploi soient expressément désignées comme la mission principale de l’Afpa”.
DOUTES ET CRITIQUES
Outre ces demandes, les organisations syndicales font part, dans ce courrier, de leur scepticisme envers les orientations qui accompagnent la transformation en cours de l’Afpa et qui ne répondraient pas à la nécessité de “redévelopper l’activité” l’organisme de formation. Ils pointent tout autant la politique menée par l’Afpa elle-même ou par le gouvernement.
“La seule stratégie perceptible mise en œuvre par la direction générale sous la présidence d’Yves Barou, c’est la poursuite de la suppression des emplois CDI. Ceci exprime indubitablement que l’activité de l’Afpa est appelée à régresser à nouveau après l’effet conjoncturel du plan 500 000 formations supplémentaires ou, qu’à le moins, rien de structurant n’est engagé pour développer l’activité sur les moyen et long termes pour le futur Epic.”
Les régions, soupçonnées de “préparer un potentiel éclatement de l’Afpa en 13 établissements publics régionaux”, n’échappent pas à la critique des représentants de l’organisme de formation. C’est principalement le manque de continuité de leur politique en matière de formation qui est pointé au travers des “effets délétères de la mise en concurrence sur des programmes régionaux de formations professionnelles notamment qualifiantes qui fluctuent au gré des exercices, en fonction des bassins d’emplois, des présidents de région”. Sur ce sujet, les six organisations renvoient dos à dos État et régions en rappelant que, “jamais 13 politiques de formation ‘régionalistes’ ne feront une politique nationale”.
“La seule stratégie perceptible mise en œuvre par la direction générale sous la présidence d’Yves Barou, c’est la poursuite de la suppression des emplois CDI. Ceci exprime indubitablement que l’activité de l’Afpa est appelée à régresser à nouveau après l’effet conjoncturel du plan 500 000 formations supplémentaires ou, qu’à le moins, rien de structurant n’est engagé pour développer l’activité sur les moyen et long termes pour le futur Epic.”
Les régions, soupçonnées de “préparer un potentiel éclatement de l’Afpa en 13 établissements publics régionaux”, n’échappent pas à la critique des représentants de l’organisme de formation. C’est principalement le manque de continuité de leur politique en matière de formation qui est pointé au travers des “effets délétères de la mise en concurrence sur des programmes régionaux de formations professionnelles notamment qualifiantes qui fluctuent au gré des exercices, en fonction des bassins d’emplois, des présidents de région”. Sur ce sujet, les six organisations renvoient dos à dos État et régions en rappelant que, “jamais 13 politiques de formation ‘régionalistes’ ne feront une politique nationale”.
70 000 demandeurs d’emploi reçu par l’Afpa en 2015 selon l’intersyndicale. Bien loin des 120 000 accueillis en 2007 et 2008 selon ces mêmes organisations.
13 octobre 2016 2:04