Cap Plein SUD IDF juin 2018
Edito
Plan d’entreprise à l’AFPA : il y aura encore des élus Délégués du Personnel et CHSCT pour défendre les salariés lorsque les choses vont commencer à empirer. Voulues par la direction en juin, histoire d’avoir le champ libre pour septembre, les élections sont reportées au premier semestre 2019. Champ libre, car on ne le répètera jamais assez, les prochaines élections seront les premières à l’AFPA dans le cadre réduit des lois Macron-Pénicaud, lois qui prévoient la suppression des délégués du personnel (DP) et des Comités d’Hygiène et de Sécurité, et des Conditions de Travail (CHSCT). D’autant que la direction en rajoute une couche en supprimant au passage les délégués syndicaux locaux. Bref, la disparition des élus de proximité. Alors on comprend mieux le coup de gueule de la CGC, le syndicat des cadres, les seuls à avoir continué de toucher augmentations et primes depuis ces huit dernières années. Depuis des mois et des mois que son président milite ouvertement pour la suppression d’emplois (au moins 2000) et la fermeture de centres, ça lui en a fichu un coup au moral de savoir que tous les syndicalistes, ceux qui défendent les salariés, seront encore présents, dans tous les établissements, pendant toute la durée du plan d’entreprise qui est annoncé « à partir de septembre ».
Autre chose qu’on ne répètera jamais assez, c’est que le plan d’entreprise va toucher tous les salariés. Dégradation des conditions de travail, mobilité contrainte, changement de métier, désorganisation et impréparation du travail, perte de sens au travail au nom de la rentabilité : y’en aura pour tout le monde. Avec des orientations stratégiques, du type « Passer de l’offre catalogue à la solution adaptée aux territoires », dont rien que le titre prouve à quel point la direction générale est déconnectée de l’AFPA et méprise ses salariés, on sait déjà que la voie sur laquelle l’AFPA va être engagée sera parsemée d’embûches, dont les victimes collatérales seront les stagiaires et les salariés de terrain. Tant qu’il y aura des élus SUD FPA, alors il y aura des salariés pour s’opposer à la casse des salariés, des stagiaires, de l’AFPA…
N’en déplaise à M. André Thomas !
Brèves de CRE
Le navire prend l’eau, les chaloupes se remplissent : Attention au(x) départ(s) !
Une directrice (Meudon-Nanterre-Plessis), un manageur (Bernes, un de plus), une manageuse (Gonesse) quittent l’AFPA. Selon le directeur Stains-Gonesse, c’est une « erreur de recrutement » (ah bon ! Mais qui l’a recrutée ?), trop à l’écoute des salariés de Gonesse. « Quelqu’un de tout le temps sympathique, c’est pas un manageur ! Quand on veut être aimé, on ne fait pas manageur !». Bon, ben bon courage à la collègue de Paris qui prend le relais.
Appel d’Offre du CRIF : Du boulot pour au moins 30 formateurs, si…
L’AFPA IdF attend toujours la réponse aux appels d’offres, toujours pas connue au moment de la réunion du CRE. Ça ne saurait tarder, car l’AFPA a été rappelée pour revoir son tarif pour trente lots. Car c’est comme ça que ça marche, les appels d’offres :
- 1.l’appel d’offres paraît, avec des critères – éliminatoires – à remplir qui déterminent une note,
- 2.chacun candidate,
- 3.les candidats sont classés en fonction de la note, de la meilleure à la moins bonne.
On pourrait penser qu’en toute logique, le premier du classement de chaque lot l’emporte. Et ben nan !
- 4.Le Conseil Régional fait savoir à chaque premier qu’il est le premier,
- 5.et lui indique qu’il y a un deuxième,
- 6.et lui demande de faire la même offre, mais avec un prix plus bas, sinon il le donne au deuxième.
Et voilà pourquoi l’AFPA doit faire un nouvelle proposition pour 30 lots. Pour les autres lots (141 lots au total), c’est binaire : soit il n’y avait pas de deuxième et on l’emporte, soit on n’est carrément pas retenu.
Prépa Compétence : la première compétence, c’est d’être mobile
Des revues RH se sont déroulées aux mois de mai et juin entre les niveaux local et régional afin d’identifier les salariés en sous ou sans activité dans le but de les positionner, après information du hiérarchique, sur la plateforme de mobilité. Un examen sera fait pour identifier les possibilités de positionnement sur d’autres missions (dispositif prépa compétences, DIFQ…)
Si vous êtes concernés ou avez des interrogations, rapprochez-vous d’un élu dont vous trouverez les coordonnées à la fin de ce document.
Règlement Général de Protection des Données : Y’a même plus de raquette autour du trou
Après la gestion lamentable de la fiche de paye dématérialisée, dont nous rappelons le risque de piratage ou de revente de vos données personnelles, arrive le Règlement Général de Protection des Données (RGPD). Directive européenne de 2016, elle se met en place à l’AFPA comme partout avec 2 ans de retard. L’idée, en gros, c’est que toute personne, physique ou morale, ayant un fichier informatique avec des données personnelles (de ses adhérents, de ses clients, de ses salariés, … ) doit tout mettre en œuvre pour garantir que ces données ne seront pas exploitées sans le consentement du propriétaire (des données, pas du serveur qui les stocke). L’AFPA se donne 2 ans 1/2 pour aboutir ce chantier. Faut dire qu’on part de loin, vu qu’on vient d’apprendre que les salariés qui ont refusé que leurs bulletins de paye soient stockés sur Mypeopledoc.com doivent signifier ce refus par écrit, et que cet écrit sera dématérialisé et numérisé par Peopledoc. Kafka, réveille toi, ils sont devenus fous.
Temps de déplacement : se faire avoir, ou pas
Lorsque vous êtes amenés à vous déplacer professionnellement, comment faire pour bénéficier du droit à récupérer les temps passés avant ou après votre temps de travail habituel ?
L’AFPA vous envoie en mission dans un établissement qui n’est pas votre lieu habituel de travail. Vous avez pour consigne d’arriver au lieu de votre mission à l’heure habituelle de travail. Le temps de trajet pour vous y rendre s’en trouve allongé. La durée forfaitisée prise en compte pour aller de votre domicile à votre lieu de travail habituel est de 30 minutes aller et 30 minutes retour incompressibles.
Selon la décision unilatérale du 1er juin 2006, la compensation des temps de trajets pour déplacement professionnel est accordée sous forme de temps de repos dès lors que le droit en est ouvert.
Elle est égale à :
– 25 % pour le temps à compenser compris dans les deux heures qui précèdent et/ou suivent directement l’horaire habituel de travail augmenté d’une demi-heure pour le trajet aller et d’une demi-heure pour le trajet retour,
– 100% pour les heures en deçà et au-delà de ces deux heures.
Deux possibilités les plus courantes :
Possibilité 1 :
Vous partez de votre domicile avec votre véhicule personnel, 90 minutes plus tôt que votre heure de travail habituelle. Votre droit à récupération de 90 minutes – 30minutes de forfait aller ou retour sera donc de 25% des 60 minutes restantes soit 15 minutes pour une heure et demie de dépassement.
→ Vous dépendez de la décision unilatérale
Possibilité 2 :
Vous demandez un véhicule de service que vous venez prendre au centre le matin de votre départ, 90 minutes avant votre prise de poste. Vous êtes alors en compensation dès votre départ du centre. Vous ouvrez droit à récupération à une heure et demie.
→ Vous ne dépendez pas de la décision unilatérale, la cour d’appel de Reims a tranché en ce sens.
29 juin 2018 4:59