CAP Plein SUD Ile de France Janvier 2018
Édito
Bonne Année 2018 ? À la période des vœux, on entend et on se souhaite mutuellement tout plein de choses. Mais 2018 sera-t-elle vraiment une bonne année ? Et pour qui ? Car les premiers jours de cette nouvelle année ne nous remplissent pas d’optimisme. Entre des collègues (60) qui ont été transférés dans les filiales, sans garanties concernant le maintien de leurs droits, un syndicat – la CFE-CGC- qui dans ses vœux et à l’unisson de la direction générale, appelle à la fermeture de centres de formation et à la suppression de 2 000 emplois – pourquoi 2 000 d’ailleurs et pas 3 000 ou 5 000 ? – et le Conseil Régional Ile de France qui a décidé de diminuer encore de 40 % le budget qu’il va consacrer à la formation des chômeurs – tout en continuant à empocher 100 % des dotations de l’État -, cette nouvelle année ne démarre pas sous les meilleurs auspices.
La bonne nouvelle, car il y a une bonne nouvelle, c’est que SUD FPA continuera de défendre l’AFPA, ses salariés et ses stagiaires en 2018, tout comme les années précédentes. D’ailleurs, nous avons terminé l’année dernière sur une action comme seul SUD sait faire : camping sauvage au pied de la T9 à Montreuil, et distribution de vin chaud pour ouvrir la discussion avec les passants. Pertinents et impertinents, c’est notre marque de fabrique. Et on espère bien que ça va durer, car 2018 c’est aussi l’année des élections professionnelles à l’AFPA, avec cette nouveauté issue des ordonnances Macron : la disparition des délégués du personnel et des CHSCT. Ne resteront que des élus au CRE, qui s’appellera CSE (Comité Social et Économique). Il s’agira alors de faire le choix d’élus intègres, indépendants de la direction, qui font de la défense des salariés un principe et pas un business… Bref, des élus SUD FPA.
D’ici là, on ne lâche rien, et on vous présente tous nos vœux de bonne année 2018, malgré tout, car de même qu’on ne doit pas perdre sa vie à essayer de la gagner, la vraie vie ne se limite pas au monde du travail.
Et pour finir, on ne va pas se priver de se réjouir de l’abandon du projet d’aéroport de NDDL (avec une pensée pour Michel Giroud).
Brèves de CRE
Appel d’Offres du CRIF : La stratégie du « Toujours Moins »
L’exécutif régional a publié son appel d’offres pour la formation financée par l’IdF : de 10 millions d’heures de formation en 2017, la commande à partir de 2018 sera plafonnée à 6 millions d’heures. Et attention ! Pour concourir au partage de la manne, il y a des critères impératifs : les offres devront être « innovantes ». Et quand le CRIF dit « innovantes », il va jusqu’à préciser ce qui l’est et ce qui ne l’est pas. Par exemple, des parcours à durée et/ou contenu variable → pas innovant ; du e-learning, des cours en ligne → pas innovant (dommage pour MÈTIS). À SUD, on proposerait bien d’innover en mettant en face des stagiaires des formateurs qui soient des professionnels confirmés et formés à la pédagogie, avec le temps et les équipements nécessaires à l’apprentissage du métier. Ça, ça serait innovant. Mais on va encore passer pour des révolutionnaires… ,
Mais c’est pas tout : pour que l’organisme de formation soit payé en totalité pour sa prestation, il faudra qu’au moins 80 % des stagiaires aient un emploi dans les 6 mois après la fin de leur formation, ET que la formation soit d’un niveau supérieur ou égal à la qualification que les stagiaires ont en entrant. Enfin, les heureux bénéficiaires de l’appel d’offres devront gérer entièrement la constitution du dossier de rémunération des stagiaires, un peu comme du temps où la rému stagiaires dépendait du CNASEA… à la différence que cette prestation devra être offerte au CRIF. C’est plus un exécutif, c’est un exécuteur.
BudgetS 2018 : À part la magie, on ne voit pas comment…
Tout d’abord, c’est budgetS, au pluriel, car il y a bien 3 entreprises différentes, auxquelles s’ajoute AFPA Transition. En 2018, c’est 11 M€ de CA (chiffre d’affaires) pour l’EPIC, 42,3 M€ de CA pour la filiale « Accès à l’emploi » et 16,9 M€ de CA pour la filiale « Entreprises ». Soit un total de 70,5 M€ au total, à comparer au 71,7 M€ réalisés en 2017, à peine 2 % de moins. Sauf que … En 2017, il y a eu le plan 500 000 pour booster ce résultat, et surtout, le budget « Accès à l’emploi » est bâti sur une hypothèse de 33,3 M€ de commandes du CRIF (39,8 M€ en 2017) alors que la commande actuelle est plafonnée à 26 M€, auxquels s’ajoutent ou plutôt se soustraient les nouvelles conditions du nouvel appel d’offres (cf. p.1). Bref ! On ne comprend pas trop comment va se faire la soudure. À moins que Pascale d’Artois, qui à imposé ce résultat (on dit « qui a arbitré » en langage directorial) n’ait prévu d’embaucher Harry Potter pour faire apparaître les millions manquants.
Transfert dans les filiales : c’est ni fait ni à faire
On nous a expliqué que le transfert ne changerait rien, mais ça c’était l’année dernière… Aujourd’hui avec la nouvelle année arrive le lot des désillusions. L’AFPA qui maintenant est scindée en trois entreprises juridiquement distinctes : AFPA (EPIC), AFAE (accès à l’emploi), AFEN (entreprises) se heurte à quelques aléas juridiques. Premier en date et pas des moindres, la partie budget des CRE et plus particulièrement le budget des ASC (activités sociales et culturelles) dont la gestion devient problématique. Comment une entreprise A avec un budget propre aux ASC peut elle subventionner des activités pour des salariés d’une entreprise B ou C ? Le législateur nomme cette action abus de bien social. SUD FPA a toujours dit qu’il refusait la filialisation. Pour nous, il est complètement hors de question qu’un ou une salarié ne puisse pas bénéficier, au même titre que ses collègues des mêmes droits à cause d’une gestion hasardeuse d’un transfert qui on le redit n’avait aucune justification. Aujourd’hui, devant le fait accompli, il faut bien trouver des solutions convenables pour toutes et tous et parer aux incompétences toujours plus nombreuses d’une direction qu’on ne qualifiera même pas d’autiste parce que ce serait faire insulte aux autistes.
SUD FPA a demandé au CRE de conserver l’ensemble des salariés comme auparavant, tout en tenant une comptabilité différenciée en trois répartitions pour chacune des entités. La direction régionale s’est engagée à fournir des éléments de sécurisation juridique de cette décision. Mais ce qu’on veut, c’est un accord négocié, avec des garanties pour tous les salariés. Ce qui permettra à tout un chacun de pouvoir prétendre aux activités proposées et au CRE le cas échéant de pouvoir justifier de l’utilisation des budgets. La certification – obligatoire -des comptes par un organisme externe sera moins sujette au risque de rejet.
Et pour faire toujours plus éloigné des réalités, l’AFPA n’hésite pas à bafouer le droit en transférant des salariés en ne respectant pas des règles incontournables. Tous les salariés d’une même ligne métier devrait être transférés au titre du transfert, mais ce n’est pas le cas.
Selon nous, cet état de fait pourrait être contestable dans le cadre du non respect de l’égalité de traitement.
26 janvier 2018 6:33