Journal de SUD en PACA juin juillet 2016
Loi Travail : un déni de démocratie
Le premier ministre Manuel Valls a une nouvelle fois utilisé la procédure permettant un passage en force lors de la lecture « définitive » par les députés du projet de loi sur le travail, après le rejet du texte par le Sénat, majoritaire à droite.
Aucune motion de censure n’a pu être déposée malgré l’opposition du Front de gauche, des frondeurs socialistes et d’une partie des écologistes….
Le texte adopté ne revient pas sur les dispositions qui ont mobilisé des milliers de salariés, mais aggrave un peu plus la sécurité de l’emploi et les conditions de travail dans toutes les entreprises.
L’inversion des normes donne bien la primauté aux accords d’entreprise et de branche voire aux conventions par rapport à la loi, ce qui veut dire que dans certaines situations les mesures s’appliquant à la durée du travail, aux congés (sauf CP), à la mobilité, et aux salaires pourront être moins favorables aux salariés.
Si un accord n’est pas trouvé avec les organisations syndicales représentatives, une consultation des salariés est organisée et l’accord est réputé approuvé s’il recueille la majorité des suffrages exprimés.
Que feront les salariés présents qui devront se déterminer sur une question du style :
« Acceptez-vous une baisse de salaire en échange du maintien de votre emploi ? »
« Acceptez-vous de travailler le vendredi après-midi et le samedi matin pour cause d’accroissement d’activité ? »
Parmi l’ensemble des mesures de régression sociale, on peut noter :
– Malgré le maintien des 35 h, plusieurs modalités figurent dans le texte pour déroger soit à la durée maximale de 10h par jour qui serait de 12h maxi si accord, soit à la durée ou au fractionnement du repos
– Recul sur la définition du motif économique qui permet de licencier sans réel contrôle des difficultés économiques « réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité »
– Les salariés qui refuseront un accord collectif pour développer l’emploi avec diminution de salaire et augmentation du temps de travail seront licenciés pour « faute », pour motif individuel économique
Passage à l’EPIC pour l’AFPA…. Tout va allez mieux, tout va très mieux… Vraiment ?
Voilà une bonne nouvelle qui mérite bien une petite chanson
EPIC SONG (sur l’air de « Tout va très bien Madame la Marquise »)
Tout va très bien Monsieur le DRH
Tout va très bien, tout va très bien,
Oui mais il faut, il faut que l’on réduise
Les ETP et puis les frais.
Il faut doubler toutes les équipes,
Les faire marner 6 jours de suite,
Car Estrosi nous reprendra bien vite
26 millions ou même 36…
Allo, allo quelles nouvelles ?
Le patrimoine est-il donné ?
Et cet EPIC, ultime tutelle
Pourra-t-il enfin nous sauver ?
Il n’en est rien, soyons plus terre à terre,
Certains centres devront fermer,
Oui mais avant que tout tombe en poussière,
Appliquons la mobilité !
4 ou 5 mois, c’est quoi l’ problème
Les formateurs formeront quand même,
Et un accord pour augmenter l’horaire
Et diminuer fort leur salaire
Vous voyez bien Monsieur le DRH : Tout va très bien, tout va très bien.
Départ du DG annoncé
Fin de règne pour ESTAMPES
Quel bilan les salariés peuvent-ils tirer de ces 3 ans et ½ de pilotage à vue ?
Malgré un plan de refondation qui promettait des efforts importants en termes d’activités, d’organisation et de meilleure gestion après l’ère CAILA (qui a creusé la dette de l’AFPA), que pouvons-nous constater ?
Une augmentation de la dette, un service dégradé, une précarisation des emplois.
– L’Emploi ? CDD, intérim, auto entrepreneur, formateur avec ou sans formation, et toujours moins de personnel d’appui
– Les conditions de travail ? Surcharge, burn out, licenciement et/ou rupture négociée, inégalité de salaire homme/femme toujours d’actualité
– Des économies ? De bout de chandelle
– La transparence des organisations ? La multiplication des directions, des postes d’encadrement intermédiaires et sous intermédiaires, des chefs de projet à n’en savoir que faire
– Des résultats ? Un chiffre d’affaire qui baisse dangereusement, des hauts salaires qui grimpent et les autres qui dégringolent (pas de réévaluation du coût de la vie, augmentation de la mutuelle, des charges sociales).
Nous venons de l’apprendre au CRE de juillet. A son tour, JL Le Clech quitte la Direction Régional pour rejoindre le Siège.
Peut-être souhaite-t-il se consacrer à temps plein à l’association des anciens stagiaires, qu’il dirige avec d’autres cadres dirigeants de l’AFPA ?
22 août 2016 10:11