Newsletter N°21
Un électeur (trice) averti(e) en vaut deux
La semaine prochaine, du 2 au 5 décembre, vous allez élire vos représentants.Vos représentants auprès de la direction.Représenter les salariés auprès de la direction, qu’est-ce que cela signifie ?Deux notions de la représentation s’opposent à l’AFPA comme dans toutes les entreprises en France, et ces deux notions dépendent de l’idée que l’on se fait de la relation entre l’employeur et le salarié Deux conceptions de la relation de travail On peut penser que la relation entre le salarié et la direction est une relation purement contractuelle : le salarié est libre de signer son contrat de travail. Le salarié est également libre dans l’exécution de son contrat. Cette « liberté » dans le travail va de pair avec la « responsabilisation » de chaque salarié dans l’atteinte des objectifs, et même dans son “employabilité”, avec l’individualisation des rémunérations, avec la création des comptes personnels de formation… Chaque salarié est considéré comme une petite entreprise. L’idée contraire est que la relation entre le salarié et l’employeur reste une relation inégalitaire. Le pouvoir économique de l’employeur et la subordination impliquée par la nature du contrat de travail déséquilibre la relation. Tout le droit du travail s’est bâti sur le constat économique et juridique de l’inégalité de la relation entre le salarié et l’employeur, sur l’état de besoin et la subordination du travailleur. Avant sa démolition actuelle, tout le droit du travail, y compris la représentation du personnel, a été voulu par les législateurs comme un moyen de défense des intérêts des salariés et de contrôle du pouvoir de l’employeur. Deux conceptions de la représentation des salariés Ces deux conceptions de la relation de travail débouchent sur deux conceptions de la représentations des salariés.Les représentants du personnel « modernes » « réformistes » réduisent la représentation du personnel à un travail d’accompagnement de l’employeur. Ils deviennent des médiateurs entre l’entreprise et chaque salarié, ils mettent de l’huile dans les rouages, négocient des « délais de livraison et de paiement » (une promotion qui tarde n’est considérée que comme un retard de paiement…), mettent en avant leurs meilleurs éléments, etc. Pour ces représentants, les comités d’établissement sont à la fois des clubs de rencontres, des occasions de « réseauter », de passer des deals. C’est quasiment une seconde hiérarchie qui duplique la première. Leurs demandes (qui ne sont pas des revendications…) concernent les individus : augmentations individuelles, promotions, intéressement…. Cette conception est adoptée par des syndicats de services qui représentent plus particulièrement les classes aisées du salariat, où la subordination et la dépendance économique n’apparaissent pas. Combien de cadres découvrent l’existence du droit de travail et des syndicats, méprisés jusqu’alors, lorsqu’ils sont convoqués à un entretien préalable ! L’autre conception, celle des syndicats contestataires, s’inscrit dans la défense des intérêts collectifs des salariés en opposition à l’employeur. Ces représentants veulent utiliser les prérogatives légales du comité d’établissement pour contrôler les décisions de l’employeur. Quand l’employeur peut, on le voit bien à l’occasion du plan de licenciements, se séparer à sa guise d’un salarié, quelle conception de la relation du travail faut-il retenir ? La relation est-elle une relation égale ou inégale ? Et le syndicalisme doit-il être un syndicalisme d’accompagnement ou un syndicalisme de revendication ? Pour SUD FPA les syndicalismes d’accompagnement qu’ils se baptisent syndicalisme de la performance ou syndicalisme de la négociation, sont des syndicalismes FAUX, puisqu’ils trichent avec la réalité en niant l’inégalité entre l’employeur et le salarié. Les deux objectifs de la direction Or les dirigeants de l’AFPA, l’inégalité le leur permettant, ont deux objectifs : intensifier la charge de travail et abaisser le coût du travail. Tout le plan de réorganisation est conditionné à l’atteinte de ces deux objectifs et son poids repose sur les seules épaules des salariés de base : – Intensifier la charge de travail des formateurs, des recruteurs, des consultants et du personnel d’appui en employant des méthodes de « dégraissage » (« dégraisser les effectifs » et procédurer le travail, le désincarner au point de rendre tous les professionnels interchangeables) – Abaisser le coût du travail, en faisant partir les vieux et en cassant les acquis sociaux. (13ème mois, semaine de Noël, semaine d’interstage pour les formateurs, Mutuelle et Frais de Santé…) La conception de SUD FPA de la représentation des salariés, l’importance du travail L’approche syndicale de SUD FPA rejette catégoriquement ces deux objectifs d’intensification de la charge du travail et de réduction du coût du travail. Pour SUD FPA le syndicalisme ne peut qu’être qu’un syndicalisme de contestation, et dans ce cadre, de proposition. Le syndicalisme est un outil au service d’un collectif, celui des travailleurs qui s’unissent pour défendre leurs intérêts contre ceux de l’employeur. L’intérêt des travailleurs est d’abord de protéger leur travail, leur seule force collective, et à travers cette protection de se protéger eux-mêmes : donc de faire du bon travail, de partager leur pratique avec leurs collègues, d’accéder aux formations permettant de développer le professionnalisme, de réaliser leur travail dans des conditions telles qu’elles ne les détruisent pas, et aussi de pouvoir en exiger un salaire en due proportion. Pour SUD FPA le travail doit s’organiser autour de la production et par les producteurs, certainement pas en chambre à la DR ou au Siège et prescrits par des cabinets de dégraisseurs. Alors, représenter les salariés ce n’est pas oublier les salariés une fois les élections passées, voire les trahir, ce n’est pas non plus leur demander de se mobiliser le temps d’une manifestation. Représenter les salariés, ce n’est pas défendre des décisions individuelles par du copinage ou des réseaux. Représenter les salariés c’est rappeler à tout instant à l’employeur que les salariés existent réellement, en chair et en os, qu’ils ont des droits, parmi lesquels le premier, celui de conserver leur emploi. Représenter les salariés c’est rappeler à tout instant à l’employeur que les salariés s’organisent par eux-mêmes dans des collectifs de travail. Représenter les salariés, c’est revendiquer une égalité de traitement, des lois internes, un statut, qui s’appliquent à tous et qui s’opposent à l’anarchie et à l’arbitraire de la concurrence. Aux électeurs de trancher Les dirigeants de l’AFPA doivent-ils avoir les mains libres pour appauvrir les travailleurs et leur travail ? Combien de travailleurs pauvres déjà à l’AFPA aujourd’hui ! Combien de métiers déjà saccagés ! Les dirigeants de l’AFPA doivent-ils ou non présenter des comptes à de vrais représentants du personnel ? Aux électeurs de trancher. Un électeur(rice) averti(e) en vaut deux. |
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