Plan 500 000, on marche sur la tête !

A l’heure où l’AFPA a renoncé à toute sélection à l’entrée en stage au grand mépris des stagiaires et du personnel de l’AFPA, en particulier des formateurs , Michel Abhervé

http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2016/09/07/plan-500-000-formations-on-marche-sur-la-tete/

nous avertit :

Plan 500 000, on marche sur la tête !

Drôle de monde que celui de la formation professionnelle : il y a quelque années l’ANPE envoyait vers l’AFPA des demandeurs d’emploi ayant besoin d’une formation qualifiante, et les ” psychos de l’AFPA ” vérifiaient que ceux-ci avaient bien les pré-requis et la motivation nécessaire pour tirer profit de la formation.

Aujourd’hui ces ” psychos ” ont été transférés à Pôle emploi qui pendant longtemps non seulement ne savait pas vraiment quoi en faire (voir Quand c’est difficile à deux, ajoutons un troisième), mais niait même le besoin de ces psychos (voir Le transfert des psychos de l’AFPA a réduit de moitié le nombre des prestations d’orientation), ignorait leurs exigences déontologiques (voir Histoire de portes à Pôle emploi : le psychologue et la confidentialité) et ne les prenait pas en compte dans le système de classification  (voir Les “ex-psychos de l’AFPA” en grève le 17 juin faute de reconnaissance au sein de Pôle emploi).

Pire, lorsque le Conseil en Évolution Professionnelle, CEP, s’est mis en place, alors que les compétences de ces professionnels auraient du être au cœur  de la démarche, le choix a été fait, clairement, de nier cette spécificité et de considérer, contre toute logique, que tous les entretiens avec des demandeurs d’emploi seraient qualifiés comme relevant du Conseil en Évolution Professionnel (voir Pour Pôle emploi, le Conseil en Évolution Professionnelle n’est que le nouveau nom des entretiens de suivi), ce qui a permis d’afficher des résultats quantitatifs faramineux, sans que peu s’interrogent sur la qualité de ces entretiens, et leur non conformité avec l’objectif affiché (voir La mise en œuvre du Conseil en Évolution Professionnelle à Pôle emploi nie les compétences des “ex-psychos de l’AFPA”).

Dans la navigation à la godille qui caractéristique la pratique de son patron,Jean Bassères, l’institution prend maintenant le contre pied complet de cette pratique, comme le relate Le Figaro, en prévoyant de recruter 450 psychos supplémentaires puisqu’il est affirmé  que le demandeur d’emploi se verra proposée cette prestation par son conseiller référent « Il est essentiel que les psychologues du travail exercent leurs activités au cœur de notre organisation, c’est-à-dire en agence de proximité».

Et pendant ce nouvel avatar, que fait l’AFPA pour recruter de stagiaires ?  Selon La Dépêche du Midi,  le directeur des centres aveyronnais de l’AFPA présente sur le marché de Rodez et dans l’hypermarché local l’offre de formations de son organisme en cherchant à recruter de stagiaires.

Si avec de telles pratiques l’insertion dans l’emploi durable après une formation s’améliore, cela tiendra du miracle.

9 septembre 2016 10:19 Publié par