Versant SUD Auvergne Novembre 2017
EDITO
Docteur Yves et Mister Barou nous quitte(nt) : bon débarras ! Rendez-vous compte que c’est le même mec qui aura écrit « Et si la formation professionnelle était le remède au chômage de masse ? », affirmé qu’ « En période de crise, il faut plus de formation qualifiante » et en même temps aura tout fait pour tuer l’AFPA, au prétexte de la sauver. Ainsi, tel Diafoirus (encore un docteur), il aura pratiqué saignées des emplois et purges des salariés compétents pendant la durée de son mandat, devenant expert dans le maniement du clystère, compétence qu’il pourra ajouter à son CV. Car de qualifiantes, que reste-t-il des formations de l’AFPA ? Des moignons de parcours, assemblages de morceaux de compétences prises ici et là, censés fait d’un travailleur au chômage ou en reconversion un professionnel qualifié. Et que dire de la situation financière : à son arrivée, « l’AFPA était à quelques jours de la cessation de paiement ». Depuis, l’AFPA ne paye plus l’URSSAF, les augmentations de salaires sont comme le bonhomme : nulles, et les CE/CRE ne touchent même plus les subventions pourtant obligatoires. Par contre, le grand gagnant aura été l’État, qui aura fait un bon placement (200 M € prêtés à 4 % par an) tout en réussissant à se débarrasser d’un patrimoine immobilier dont il n’assurait plus l’entretien depuis des années et qui, par endroits, menace ruine quand il n’est pas bourré d’amiante.
Alors Yves Barou part, en lâchant la « bombe atomique » de sa déclaration en plein Conseil d’Administration, tel un Folamour du pauvre. Il part en s’attribuant le beau rôle : celui du gentil réformateur face à la méchante Ministre du Travail, ce qui en dit long sur ce qui nous attend.
Il part, en laissant une AFPA si fragilisée par son morcellement entre EPIC et filiales que l’administrateur principal, l’État, n’aura aucun mal a obtenir les contreparties qu’il souhaite en échange d’un énième pseudo-plan de sauvetage : fermetures de centres et réduction d’emplois.
Et les salariés dans tout ça ? On va laisser faire ? Sans broncher ? Ou alors on se bouge ? Rendez vous dans les Assemblées générales, pour parler de la mobilisation de l’AFPA, la vraie.
Et que se passe t il d’autre au National ?
Bof, trois fois rien… le trou de trésorerie qui faisait (à nouveau) craindre la cessation de paiement pour fin décembre, semble comblé et on attend de connaître les contreparties exigées : Fermeture de centres ( ‘les centres devront être rentables’),mobilité des personnels, départs plus ou moins forcés ???
Par ailleurs, entre Epic, filiales 1 et filiales 2, c’est toujours le flou…qui va où ? et pourtant l’enjeu est de taille tant les statuts de ces entités sont différentes…Tous les formateurs dans une même filiale ???
Enfin, qu’en est-il du Plan Stratégique National, bébé de notre DG ? Accompagnement,Migrants,Numérique…mais dans le concret ça veut dire quoi et ça se traduit comment sur le terrain ? là c’est le grand vide…
Et il est à craindre qu’aucune réponse ne nous soit donnée avant le 11 décembre, date du dernier Conseil d’Administration de l’AFPA…
En attendant, on découvre que la situation n’a pas été mauvaise pour tout le monde à l’AFPA en 2016 . Ainsi sur des documents diffusés par la direction on apprend ( bilan social 2016) :
les augmentations individuelles : ( si si il y en a eu !) les classes 13-17 ont obtenu 63 % du nombre des AI et 80 % en valeur.
La promotion:
les classes 13-17 ont obtenu 17 % du nombre des promotions et 38 % en valeur.
Les primes:
les classes 13-17 ont obtenu 35 % du nombre des primes et 40 % en valeur. Et les 5 personnes primées des classe 4/5/6 se seraient partagées 43 €…
Entre primes, promotions et augmentations individuelles, les classes 13-17 s’attribuent 43 % du gâteau… et elles représentent 15.3 % des effectifs pour 24 % de la masse salariale (un quart !)
Elle est pas belle la vie ( pour les classes de 13 à 17) ?
Et en Auvergne / Rhone Alpes ?
Le Comité Régional d’Établissement qui s’est déroulé le 17 octobre a été l’occasion pour le directeur régional de nous commenter Son Plan stratégique à lui….au travers d’un document de 28 pages sensé nous présenter l’AFPA régional de demain….Bah si c’est ça , c’est plutôt pathétique…
Explication :
On a pris le temps (malgré une directrice des ressources humaines réticente à l’exercice mais avec un DR à l’écoute) de décortiquer page par page et ligne par ligne ce fameux plan…qui s’est révélé bien vide de sens, avec des erreurs de syntaxe, des phrases qui n’en sont pas, des mots pompeux qui n’ont aucun sens, des mots valise qui ne veulent rien dire comme ‘ simplification’ ‘responsabilisant’ ‘ coloration’….et des mélanges de genre qui en disent long sur le vide du projet …
Exemple : présenté comme un ‘produit’ : la prise en compte des compétences des stagiaires’…ah bon ? c’est nouveau ça ?
Une autre ‘produit’ : proposer aux entreprises des profils adaptés à leur besoin …AFPA ? le nouveau Pole Emploi ????
Non franchement, la pauvreté du document ( sur lequel les divers managers de la région n’ont rien trouvé à redire nous a dit le DR à la fin !) laisse pantois quant à la teneur du projet et l’inadéquation avec l’enjeu….
Y a aussi du souci à se faire de ce côté-là !
Les échos des centres d’Auvergne :
–Aurillac : 3 formateurs, peu de stagiaires mais au moins 3 ou 4 managers -à mi temps certes mais quand même –et il est prévu 3 stagiaires en tout pour janvier 2018 !
–Beaumont : l’activité est très variable selon les secteurs ; des départs en retraite non remplacés et pour lesquels il est dit aux malheureux formateurs restant : débrouillez-vous pour assurer ce que faisaient vos collègues ! Ça c’est du management ! gros souci en perspective mais qui s’en préoccupe ?
–Le Puy : maxi 30 stagiaires sur le centre ( il en faut 147 pour être ‘’ à l’équilibre’ nous disait on il y a quelques mois’ ) des formateurs en mobilité, des plateaux fermés Aucune anticipation du départ ( prévu 6 mois à l’avance) du personnel de conseil en formation et les chefs découvrent soudainement qu’il y a des tâches à assumer…Vite une réunion !
–Montluçon : là aussi activité variable selon les secteurs mais on renouvelle quand même les managers partant, avec une redistribution des GRN ubuesque : même secteur d’activité, même budget mais pas le même chef…le personnel a pu savourer la prose pleine de finesse de son directeur ( ‘’je’ ‘je’ ‘je’ ) et apprendre qu’un formateur pour lui c’est avant tout une RH.
-Vichy : annexe de Montluçon, il a été annoncé brutalement aux salariés travaillant sur ce site détaché qu’il fermait au 31/12 ! Surprise maximum, angoisse quant à l’avenir.. mais le DR , le 17/10, a infirmé l’info et déploré une communication ‘inacceptable’ de la part de la manager en question …ce que la DRH a confirmé… A suivre ?
10 novembre 2017 9:02